En France, le cannabis thérapeutique fait encore figure de sujet sensible. Là où certains pays l’ont déjà intégré dans leur arsenal médical, nous avançons à pas mesurés. Après deux ans d’expérimentation, le test grandeur nature sur le cannabis médical s’est terminé fin 2024. Et maintenant ? Le ministère de la Santé passe la main à la Haute autorité de santé (HAS), qui devra dire si, oui ou non, ce traitement a sa place dans la prise en charge de la douleur.
Quelle était cette expérimentation ?
Lancée en 2021, l’expérience du cannabis médical en France a permis à plusieurs centaines de patients d’accéder, sous protocole strict, à différents extraits de cannabis : THC, CBD ou association des deux. La démarche visait à évaluer dans la réalité du soin l’efficacité de ces substances sur la douleur, notamment quand les solutions de référence ne suffisent plus.
Deux types de produits ont été proposés dans le cadre du dispositif national : les formes à inhaler à l’aide d’un vaporisateur et celles à avaler sous forme d’huile ou de comprimés. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, il reste aujourd’hui des alternatives à consulter, par exemple : découvrez les meilleures Puffs THC du moment.
Maintenant que l’expérimentation est close, c’est à la HAS de trancher. Son analyse, attendue de pied ferme par de nombreux malades, déterminera si le cannabis médical pourra rejoindre, ou non, le panel des traitements autorisés. Impossible de prédire si la France franchira prochainement ce cap, alors que le corps médical reste partagé et que les attentes grandissent du côté des associations de patients.
Les défis d’un consensus médical
Au-delà de la pratique de terrain, le débat scientifique reste entier. Plusieurs médecins restent attachés aux traitements classiques, morphine, antalgiques puissants, estimant le recul insuffisant sur le cannabis médical. D’autres soignants, confrontés au quotidien à des patients épuisés par les effets secondaires des opioïdes, se tournent progressivement vers le cannabis thérapeutique, cherchant à améliorer la qualité de vie sans multiplier les risques.
Ce qui pèse aussi dans la discussion, c’est la comparaison avec l’étranger : de nombreux pays européens et la majorité des États américains ont déjà validé l’usage contrôlé de certains dérivés du cannabis à l’hôpital. Ce contraste alimente le dialogue français : chaque camp brandit des exemples pour plaider l’innovation ou, au contraire, une vigilance renforcée.
Sécurité : inquiétudes, contrôle et éthique
Côté pouvoirs publics, la prudence domine. Le ministère de la Santé dit craindre la banalisation du cannabis, avec la perspective d’une ouverture vers des produits plus risqués. Mais tous ne partagent pas cette lecture. De nombreux spécialistes rappellent que la morphine, pourtant bien plus addictive, est dispensée sans que la société bascule dans le chaos, pour peu que l’encadrement soit strict. L’essentiel réside désormais dans la capacité à assurer un contrôle ferme, sans pour autant bloquer l’accès à une innovation thérapeutique majeure.
Quel prochain chapitre pour le cannabis médical ?
La suite dépasse la simple question du soin. L’introduction du cannabis médical dans le protocole français pourrait dynamiser la filière pharmaceutique et renforcer la recherche sur les douleurs réfractaires. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a déjà donné son feu vert pour que cinq pathologies lourdes bénéficient d’une prescription spécifique. Il reste que l’accès effectif dépend de nombreux facteurs : nomination et formation de médecins référents, circuits d’approvisionnement, prise en charge par la sécurité sociale. Rien n’est encore simple, ni acquis.
Exemples à suivre et nouveaux repères
Chez nos voisins, certains dispositifs ont déjà franchi d’importantes étapes pour encadrer l’utilisation du cannabis dans un cadre médical. Pour illustrer, des traitements innovants comme l’Epidyolex sont désormais prescrits à des enfants souffrant d’épilepsie sévère dans plusieurs pays d’Europe, sur la base de protocoles précis et surveillés. Cet exemple prouve qu’un usage raisonné est possible quand l’indication s’y prête et que le suivi est rigoureux.
Parallèlement, la recherche avance : des équipes internationales examinent la façon dont le cannabis influence, par exemple, la capacité à conduire. Ce travail de fond, basé sur l’observation et l’expérience concrète des patients, souligne la nécessité d’un pilotage attentif chaque fois qu’une innovation thérapeutique apparaît.
Entre prudence institutionnelle et impatience de la société, le sort du cannabis médical en France est suspendu à la décision de la HAS. On saura bientôt si le pays osera un virage ou choisira, encore, de regarder passer le train de l’innovation depuis le quai. La suite s’écrira bientôt, dans les couloirs des ministères… ou dans les ordonnances des praticiens.

